samedi 22 mars 2014

Chapelet



Au nom de l’INFAILLIBLE

à rebours du psautier de l’infamie
Au nom de l’IMMUABLE
Votre tailloir d’atomes sur la dorsale d’Adam
Au nom de l’INEFFABLE
Ma joute moratoire dans le tiroir des aumôniers
Au nom des miens
Prieuré de seigneurs de cénobites et de derviches hurlants
Ce puisement dans la gnose de tes corps dissipés


O pêcheur d’Altaïr et de Shaula

Julio Cesar Banasco



Redevint étranger soudain l’homme
s’échinant à jouir transi par la perte
de ce qu’il ne sût garder
Femme dans les yeux lestés de l’homme
Plus belle que la promesse de l’étranger
d’absence  grésille ignée la chair
jamais refermée les portes du départ rouvrent
sur le chemin la même poussière a brûlé des fronts
Qui ne plissent du même désespoir
 


Triste le tumulte de l’esprit sans l’intrusion
De la vie substance aux retentissements graves et lents
Monade de l’oubli et du souvenir qui tardent à venir
Ce chapelet égrené pour celui resté sur mon seuil
prostré lotus qui jadis
ne prit garde au fourvoiement de narcisse
Julio Cesar Banasco



Voici donc l’ultime amour
La pierre ponce sous l’écorce
Les cendres ardentes
L’argus des élans des terres bolaires et des arguments
Le temps nourricier qui jette ses ailes
De plomb
Et se résout à l’échappée belle



Je t’aurais dit demeurons dans ce gîte
Où le cœur se réjouit
L’esprit se délie
Honni soient les mots rêches et
L’étreinte qui m’affranchit sans te dépêtrer
Mais déjà t’échappaient de peur de m’exiler
Les retrouvailles promises sous le pampre de l’enfance

Et bouches qui n’embrassent 
Et mains qui ne caressent
Rutilant de trêves longues et exsangues
Le sacrifice du bouc émissaire
n’épanche point le rut 
Wilfredo Lam


 A Ahlem
Sur l’avenue,
A la table de l’Univers s’est assis
la femme crue aux bras charnus
qui parle de la traite
détournant l’arc-en-ciel sur la ligne de crête
des nuits fauves et de tous les vomito blanco
l’homme qui se lève et paye son café
ne la rhabille point avant de s’en aller



Toujours la même femme-enfant
Engorgée dans l’autre côte de moi-même
brisée au cadran arrêté de la Création
insouci de vieilles lunes empalées
dans le ciel des aiguilleurs au cœur aride
L’Eve née d’Adam salpêtre des temps passés et à venir 



Viril fut mon silex de prêtresse
Vaticinant les douze tribus glapissantes
Ma gemme de sentences ralliant en ces temps de marais
le factum à l’anathème de l’orant
mon aiguière lavant d’eau verte les échinés de la plaine
en ces temps n’était ordinaire
le feu qui sacrait les convois de ma tribu
ni la stèle où demeura l’épiphanie  
ourdissoir des mitrés
Julio Cesar Banasco

Qui charrie en moi ces vives-eaux de gangue
ces jusants de béryl et de nostalgie
geysers qui se lèvent en l’homme torpide
Et proie enfin lâchée ruisselant de ton eau en retraite
de la coulure de mon corps à ton corps encroué
la consonne sonore éplorée à l’épopée innommable
ensevelie avec les anti-héros  



Comme il est proche le temps de la naine blanche
ravisseuse des magnitudes épandant la lettre servile
et le cantique imparfait en poussière de croyants
à l’ombre molestée le kandjar de la milice 
inversant la tessiture aux kanas de l’étranger   



                                                                                            Décembre 2004






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